Yves GARY Affichages : 3914
Catégorie : COUNTESS OF DUFFERIN
Countess of Dufferin a été la dernière goélette à défier le NYYC. Le Major Charles Gifford, vice-commodore du Royal Canadian Yacht Club de Toronto, était à la tête d'un syndicat comprenant John Bell, Murray Geddes ainsi que les frères Fred et Allan Lucas pour construire Countess of Dufferin.
Le capitaine Alexander Cuthbert, de Cobourg, en Ontario, un membre du syndicat, était concepteur et constructeur du challenger dans un chantier à Cobourg. Il avait créé plusieurs modèles rapides et les Canadiens avaient foi dans sa capacité à produire un bateau pouvant rivaliser avec quelque chance de succès pour la Coupe de l'America.
Le challenger a quitté le lac Ontario en Juin. Sa grand-voile a été réalisée à Kingston mais était trop grande pour le grand mât. Un nouvel espar a été fabriqué à Québec. Le yacht a quitté le Québec le 28 Juin pour descendre le Saint-Laurent et contourner la Nouvelle-Écosse à la voile, arrivant à New York 18 Juillet. Des rapports flatteurs sur sa vitesse ont été télégraphiés à partir de différents points sur son parcours.
New York s'apprêtait à voir un navire redoutable. Mais les inquiétudes ont disparu quand Countess of Dufferin est arrivé à New York. Le navire a souffert dune construction hâtive et du manque de préparation. Beaucoup de travail effectué en plein été au large de New York ne pouvait améliorer les choses. Il y avait là une goélette construite à la hâte, avec des moyens limités.
Une idée sur la vitesse de Countess of Dufferin a été obtenue avant la Coupe par sa performance dans la Brenton Reef Cup le 27 juillet 1876, un trophée international présenté en 1871 au Club de New York Yacht par le commodore James Gordon Bennett. Le parcours allait du bateau phare de Sandy Hook à Brenton Reef, au large de Newport, et retour. America, Idler, Tidal Wave et Wanderer étaient inscrits et le yacht du Canada est allé sur le parcours avec eux, mais hors course. Le vent au début était frais de sud-sud-ouest. Sur le bord jusqu'à Brenton Reef, Countess of Dufferin a battu America de 8 m. 35 s.
« Comment a-t-il réussi à faire cela » a écrit un critique de plaisance sarcastique de l'époque. Il avait 30 m. 35 s. de retard sur Tidal Wave qui était en tête à Brenton Reef. Sur le bord retour, il s'est montré faible dans la remontée du vent et a terminé plusieurs heures après Idler, le gagnant.
Après cette course, le Major Gifford a demandé un report des courses au 14 et 15 août afin de lui donner le temps d'acheter un nouveau jeu de foc ballons et une misaine. La demande n'a pas été accordée car la croisière du N.Y.Y.C. débutait le 14.
En préparation pour les courses, Countess of Dufferin a été sorti à Port Richmond, Staten Island, pour un ponçage de la coque et une couche de peinture. Toutes les voiles, à l'exception de ses focs, ont été retaillées à New York. Plusieurs marins locaux sont venus renforcer l'équipage et le capitaine "Joe" Elsworth, de Bayonne, New Jersey, un habile et expérimenté skipper de la baie de New York, a été engagé comme pilote.
11 août 1876, New York
Au meilleur des trois manches. Countess of Dufferin vs. Madeleine
Une parcours doit être effectué autour de Block Island (inside course) et un parcours de vingt miles au vent et retour (outside course), le parcours étant déterminé par tirage au sort.
Courses: deux courues.
Résultats:
Countess of Dufferin est battu par Madeleine deux victoires à rien.
- Vendredi 11 août, 1ère course, Inside Course, Petite brise de sud: Madeleine bat Countess of Dufferin de 9 minutes 58 sec en temps compensé.
- Samedi 12 août, 2ème course, 40 miles, Outside Course: Madeleine bat Countess of Dufferin de 27 minutes 14 sec en temps compensé.
Le capitaine Cuthbert se consolait en disant qu'il avait fait aussi bien que Livonia, ce qui était assez juste. Avec les moyens de M. Ashbury, il aurait pu faire beaucoup mieux.
Les critiques ont admis que la vitesse du challenger n'a pas été entièrement mis en évidence dans ces courses. Un écrivain du Forest and Stream précise même que « les Canadiens peuvent se féliciter d'avoir produit un yacht remarquablement rapide », ce même auteur a également souligné que durant les courses, ainsi que dans les négociations préliminaires, le comportement des challengers a été marqué par « la droiture et la courtoisie ».
Des difficultés financières ont suivi la défaite du challenger. Il a été invité à participer à la croisière du New York Yacht Club, mais n'a pas pu, étant retenu à Seawanhaka basin, Staten Island. Le capitaine Cuthbert espérait des soutiens financiers supplémentaires de la part des sportifs canadiens pour obtenir le contrôle complet du bateau. Son but était d'apporter diverses modifications, entre autre reconstruire sa poupe, réduire les élancements, modifier ses mâts, puis de défier le N.Y.Y.C. l'année suivante.
Ces plans ont mal tourné. Divers créanciers sont apparus avec des réclamations contre le navire. La goélette a été vendue aux enchères puis ramené sur le lac Ontario où elle impressionnera par ses très rapides bords de reaching qui atteignent plus de 14 nœuds, lors de certaines compétitions auxquelles elle prendra part.
Plus tard en 1879, elle sera vendue pour 5000 dollars et servira de charter. À la même époque, on invite les gens à monter à bord du coursier pour 25 cents.
Dans la même année, le Capitaine Pine, qui deviendra plus tard le commodore du Chicago Yacht-Club, rachète le voilier pour presque rien. Le bateau prend alors part à des compétitions sur le lac Michigan avant d’être converti en club house flottant.
La goélette est à Chicago pour l’exposition universelle en 1893. À la fin de cet été-là, le navire est remorqué hors du brise-lame puis coulé. Triste fin !
Mais tout cela n'a pas découragé le capitaine Cuthbert. Cinq ans après sa défaite, il est revenu en tant que challenger avec le sloop Atalanta sous pavillon du Bay of Quinte Yacht Club, de Belleville, en Ontario.
Hello … I found your website today regarding the America's Cup. I am the Great Great Great Grandson of Major Charles Gifford, owner of Countess of Dufferin, the first Canadian challenger for the America's Cup. As part of my work on recording our family's genealogy, I have been doing considerable research on the history of the yacht and Major Gifford. Your piece on the yacht is very good. I do have some additional photos of the Countess if you are interested. Very few exist. Thanks for your efforts to document the history. Regards … Walter Gifford (Ottawa) |
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"Very big emotion for me and encouragement to continue my work" - Yves Gary |