Yves GARY Affichages : 5113
Catégorie : 1899 : DEFI N°10
Beaucoup de gens craignaient que l'affaire Dunraven entraîne un arrêt définitif de la Coupe de l'America, et tel aurait pu être le cas si Sir Thomas J. Lipton, profitant de l'ère des bons sentiments entre les États-Unis et la Grande-Bretagne, n'avait lancé un défi par l’intermédiaire d'un yacht club irlandais dont il était un membre estimé.
Les clubs britanniques ne semblaient plus intéressés par la Coupe et les Anglais ne prenaient pas au sérieux Sir Thomas en tant que plaisancier. Il n'était pas un de ces membres bourgeois du Royal Yacht Squadron mais le fils d'un ouvrier d'origine irlando-écossaise, à qui le titre de chevalier a été attribué après des dons aux organismes de bienfaisance dans l'année du jubilé de la Reine.
Le New York Yacht Club n'avait pas l'intention de vérifier la crédibilité de Sir Thomas Lipton. Un challenger dont l'argent provenait de la viande de porc et du thé était tout aussi acceptable pour le club que celui dont la richesse était transmise par ses ancêtres. De plus, Sir Thomas, malgré son origine modeste, était en très bons termes avec l'héritier du trône britannique.
L'avis officiel Sir Thomas a été reçu en Août 1898, dans le message câblé suivant : August 6th, 1898. |
En réponse à cette demande, le message suivant a été envoyé par le New York Yacht Club : Hugh C. Kelly, |
Le New York Yacht Club a également adopté la résolution suivante :
Le Royal Ulster Yacht Club ayant communiqué son intention de lancer un defi pour la Coupe de l'America,
Décidons, Que les officiers généraux, le secrétaire et le trésorier du club soient chargés de nommer un comité avec le pouvoir au nom du club
- D'accepter, dans le respect de l'acte de donation, le défi pour la Coupe de l'America,
- D'organiser les modalités de celle-ci,
- De sélectionner un yacht pour représenter le club,
- Et par consentement mutuel avec le club challenger de prendre des dispositions telles que les dates, les parcours, le nombre de manches, les règles et règlements de navigation, et toutes les conditions du match;
- Ledit comité aura tout pouvoir pour ajouter d'autres conditions.
Dit que le match doit être couru sous la direction du comité des régates en vertu de l'article X de la Constitution.
Cette dernière phrase pourrait être considéré comme superflu, puisque le comité des régates dirige toutes les courses du club, mais dans l'affaire Dunraven le comité des régates a estimé que ses pouvoirs ont été usurpés dans une large mesure par le comité de la Coupe qui a rendu des décisions sur les questions en litige découlant des courses, comme dans le cas de la faute et du re-jaugeage des yachts, ce que le comité des régates a ressenti comme une usurpation de ses pouvoirs propres.
Le comité de la Coupe a été désigné en bonne et due forme, avec le commodore J. Pierpont Morgan en tant que président, et comme membres les Ex-Commodores ED Morgan et Edward M. Brown, le général Charles J. Paine, et Herman B. Duryea. Le Gen Paine a été remplacé plus tard par M. Henry F. Lippitt. Ce comité a câblé au Royal Ulster Yacht Club, le 11 Août, le texte suivant :
"Un défi de votre Club sera des plus agréables. Un Comité a été nommé, avec les pleins pouvoirs pour organiser tous les détails du défi. Votre Défi, pour etre officiel, doit être accompagné du nom du propriétaire et du certificat, du nom, du type de gréement et des dimensions du yacht challenger ainsi que spécifié dans l'acte de donation. Votre comité sera accueilli chaleureusement."
Le 3 Septembre, le comité spécial du Royal Ulster Yacht Club a été reçu. Il se composait du Vice-Commodore R. G. Sharman-Crawford, de Mrs. H. M. McGildowny, and Hugh C. Kelly, secretaire. Ils étaient accompagnés de M. William Fife Jr., concepteur du bateau challenger et de M. Charles Russell, un ami de Sir Thomas Lipton. Le comité a présenté le défi suivant :
J. V. S. Oddie, EsqR., |
On notera que la seule dimension donnée était la longueur de flottaison, selon la coutume, et non les « dimensions telles que spécifiées dans l'acte de donation », comme mentionné dans la lettre du New York Yacht Club du 11 Août. Le New York Yacht Club, par voie de résolution, a décidé que les dispositions prises pour le match se fonderaient sur « les conditions accordées à Charles D. Rose pour son défi de 1895 par l'intermédiaire du Royal Victoria Yacht Club.» Les négociations entre les comités du Royal Ulster Yacht Club et du New York Yacht Club ont été brèves et harmonieuses. L'attitude réservée affichée par les deux parties dans les négociations Dunraven avait cédé la place à des relations beaucoup plus conviviales. Sir Thomas Lipton a demandé peu et a concédé beaucoup, et a donc été considéré comme un challenger idéal. Le comité du Royal Ulster avant de retourner en Irlande a accepté le 6 Septembre 1898, les conditions qui devaient régir le match pour le défi : trois meilleures manches sur cinq, premiere manche le 3 octobre 1899, les premier, troisième et cinquième parcours de quinze miles au vent ou sous le vent et retour, les deuxième et quatrième sur un triangle de trente-mile, tous les departs à partir du bateau phare de Sandy Hook, au vent, si possible, le temps limite de cinq heures et demie, et les courses reportées au lendemain. Chaque navire se verra attribuer du temps pour les réparations en cas d'accident avant le signal préparatoire. Les conditions de mesure restent les mêmes que pour le defi précédent avec le marquage inclus. |