Yves GARY Affichages : 4267
Catégorie : 1876 : DEFI N°3
Après le départ de M. Ashbury, le New York Yacht Club a essuyé quelques critiques sévères en Angleterre, critiques qui ne se justifiaient pas toujours. En effet, le club avait fait de nombreuses concessions à l'acte de donation et avait montré de la considération au propriétaire de Livonia malgré les controverses persistantes.
M. Ashbury avait accepté les conditions convenues avant de commencer et aurait dû prendre plus sportivement sa défaite. Certains journaux sportifs anglais ne l'ont d’ailleurs pas soutenu dans plusieurs de ses affirmations absurdes.
Ainsi, le malaise engendré était suffisant pour empêcher tout autre plaisancier Anglais de tenter de soulever la Coupe pendant de nombreuses années.
Cinq années se sont écoulées jusqu'à ce que, au printemps 1876, le New York Yacht Club reçoive une lettre du Royal Canadian Yacht Club de Toronto qui lançait un défi au nom du Canada pour une course cet été, demandant au club de renoncer aux six mois de préavis. Le yacht choisi par les Canadiens était la goélette Countess of Dufferin, appartenant à un consortium dirigé par le vice-commodore du club, le major Charles Gifford et comprenant John Bell, Murray Geddes ainsi que les frères Fred et Allan Lucas.
Le New York Yacht Club était prêt à renoncer au préavis de six mois mais proposait aussi de faire une série de trois courses au lieu d'une, en Juillet, l'une sur un parcours intérieur, une autre sur un parcours extérieur et une troisième à déterminer par tirage au sort. Il a également donné au Major Gifford le privilège de choisir de courir au large de Newport après la croisière annuelle.
Mais le Major Gifford voulait surtout que le New York Yacht Club choisisse un seul bateau pour défendre la Coupe car il était juste que les defenders fassent la même chose que le challenger.
Ce qui est considéré aujourd'hui un "marché équitable" a été accepté par un vote des membres du New York Yacht Club sur le score de onze à cinq. Depuis lors, le club a suivi cette décision et a choisi un seul bateau pour affronter un yacht étranger dans les courses de la Coupe. Ce choix n’a pas fait l’unanimité à l'époque, certains rédacteurs de journaux faisant l'éloge du club pour sa sportivité et d'autres estimant que le Major Gifford aurait dû avoir les mêmes règles que M. Ashbury, une position qui, heureusement, n'est plus tenable à la lumière de l'éthique sportive d’aujourd’hui.