Yves GARY Affichages : 886
Catégorie : 1886 : DEFI N°6
L'INCOMPARABLE YANKEE GAGNE.The Sun : Publié le 8 septembre 1886 (en cours de traduction)
Hier matin, un voile de brouillard gris et glauque flottait au-dessus du port, obscurcissant la grande flotte de bateaux de plaisance au mouillage au large de Bay Ridge et donnant une apparence fantomatique aux remorqueurs, aux bateaux à vapeur et aux ferry-boats qui se précipitaient en fumant.
Le squelette de la Statue de la Liberté en partie vêtu de son habit de métal pouvait être vu faiblement, étirant son bras osseux vers le sud, direction à partir de laquelle de nombreux membres de la flotte de Bay Ridge espéraient que la victoire vienne. Les nuages étaient épais et immobiles au-dessus, et à peu près le seul mouvement dans l'eau était celui de la marée et des étraves des bateaux à vapeur qui passaient.
 Il y avait une agitation inhabituelle parmi les navires. Grands et petits bateaux à vapeur, remorqueurs et yachts à vapeur, tous joyeusement équipés de taud et d'auvents de couleurs vives, et tous remplis de passagers, hommes, femmes et enfants, partaient pour la plupart après 9 heures en direction de la flotte de plaisance à Bay Ridge. Certains d'entre eux avaient à bord des orchestres de cuivres et de cordes qui jouaient des airs patriotiques en alternance avec des variétés d'opéras comiques populaires. Quand ils sont arrivés à Bay Ridge, un ou deux ont joué «Rule Britannia». Tout le monde discutait de la météo et évaluait les chances de perspective d'une brise. La cause de toute cette agitation était la première course internationale de la série entre le cotre britannique Galatea et le sloop Yankee Mayflower, sélectionnés comme yachts représentatifs des deux nations, le prix étant la Coupe de l'America, l'emblème du championnat du monde de yachting. TOUT EST PRÊT À BORD DES RACERS.À Bay Ridge, les spectateurs ont trouvé les champions au mouillage. Galatea avait sa grand- voile, son étrange grand flèche de type latino, et son foc et sa trinquette hissés en arrêts. Le lieutenant Henn est apparu avec un chapeau de paille et un costume marin blanc. Mme Henn se tenait dans la descente, montrant juste sa tête et ses épaules. Elle portait un chapeau Tam O ’Shanter rouge et un corsage bleu moulant. Sam Gibson était à bord comme pilote des Yankee. Lloyd Phœnix, propriétaire de la goélette Intrepid, est monté à bord du cotre en tant que représentant du New York Yacht Club et M. Fred May était invité pour se représenter lui-même.«Voulez-vous qu'un de vos hommes navigue sur le Mayflower?» demanda le président Chase depuis le bateau des juges, le Luckenbach. - Non ! répondit le lieutenant. Henn. - Voulez-vous un homme sur ce bateau? - Non.» 
Le capitaine Bradford, en manches de chemise, et l’architecte Webb dans un costume de yachting bleu, se promenaient parmi l'équipage du Galatea, donnant un ordre de temps en temps, et leur ordonnant finalement de lever l'ancre. Le remorqueur Jos. Stickney passa une ligne au cotre et le sortit de l’amalgame de remorqueurs, de voiliers et de navires en tout genre qui naviguaient autour de lui comme des poissons autour d'un appât flottant, puis il établit le foc et la trinquette et mit le cap vers le rivage de Jersey. Le singe n'était nulle part en vue. Le général Paine, bien en vue avec de larges bretelles rouges sur une chemise de laine grise, arpentait sur le pont de Mayflower et a suggéré au bateau des juges qu'il serait bien d'attendre la brise. M. Tams est monté à bord de Mayflower. L’architecte Burgess, avec un chapeau mou blanc rabattu sur ses yeux, était assis sur le rail bâbord avec une jambe pendante sur le côté; Le capitaine Joe Elsworth, engagé comme pilote, flânait sur le pont en manches de chemise; et le capitaine Stone avec le capitaine Newcombe du Fortuna et une bonne partie de l’équipage du Fortuna pour l’aider, s’occupaient des voiles de tête que les hommes préparaient pour les hisser en arrêt.  Enfin Mayflower quitta son mouillage avec une bouée et un espar pour marquer l'endroit, et suivit lentement Galatea. C'était le travail ordinaire d'un pilote de diriger le bateau à travers la flotte de bateaux suiveurs mais le capitaine Stone s'est faufilé habilement dans l'eau claire. À PEU PRET TOUT CE QUI FLOTTE ETAIT LÀ.Les bateaux d'excursion étaient un spectacle à voir, même à cette époque. Ils semblaient sortir de l'eau comme des champignons marins. Il y avait presque toutes les sortes de bateaux connus dans ces eaux, depuis les caboteurs à l’étrave ronde, chargés de pastèques, jusqu'aux maison flottantes de la rivière Hackensack; de la vedette royale Henrietta qui côtoyait les navires les plus modestes, au grand paquebot en acier de la Compagnie Old Dominion; depuis un catboat à la belle goélette Ambassadrice. Il était absolument impossible de dire lequel de tous ces bateaux était le plus remarquable. Ils naviguaient l'un autour de l'autre comme du bois flotté dans un tourbillon jusqu'à ce que le remorqueur Luckenbach prenne sa position à l'extérieur de la ligne de départ, la bouée 18, au large de Owl's Head, au sud de Bay Ridge. Ils ont joué pendant environ une demi-heure avec le bateau de police de Brooklyn, le Judge Moore, envoyé pour les chasser. Puis ils se sont rassemblés autour des deux coureurs qui étaient alors, vers 10 h 40, en train de se positionner au-dessus de la ligne pour attendre le signal préparatoire. Le brouillard s'était lentement dissipé pendant tout ce temps, remplacé par de gros cumulus au-dessus de la rivière North. Staten Island sortait de la brume bleue, montrant la vieille fierté de New York, Priscilla, qui faisait route. La lumière tamisée du soleil couvrait l'eau d'éclats, car à ce moment une petite brise douce commençait à se lever du sud. Il y avait un banc de brouillard bas sur la rive sud de la baie inférieure, et une flotte de yachts à voile faisait déjà route avec des voiles pleines et une légère gite alors qu'ils louvoyaient vers le sud, vers la première marque à l'intérieur de Sandy Hook. Sur les yachts, les skippers étaient devenus plus joyeux sous la perspective d'un vent et se sont salués mutuellement. GALATEA LE PLUS MALIN AU DEPART. Enfin, la voie ayant été un peu dégagée pour les coureurs, le long signal préparatoire a été donné à 10 h 46 par le bateau comité. Les deux bateaux se dirigeaient alors vers Gowanus, Mayflower avec la bôme légèrement à tribord et les focs à bâbord, et Galatea avec la bôme dans l’axe et les focs à bâbord. Ils restèrent nez au vent pendant cinq ou six minutes, puis tous deux pointèrent lentement sur tribord amure vers la ligne. Leurs voiles faseyaient toujours malgré la brise qui fraîchissait lentement. Une minute avant le signal du départ, les deux yachts se sont dirigés plus franchement vers la ligne. Mayflower était un peu en avance mais sous le vent de Galatea et elle a lofé pour se mettre au vent en pointant vers la proue du Luckenbach. Ensuite, le gain de coup de signal et la voile de flèche de foc se mettent en place. Alors que Mayflower lofait, son foc volant faseyait et les voiles de Galatea portaient bien. Il a affalé sur le malheureux Yankee comme une frégate sur un fou. Ils étaient sur tribord amure et Mayflower a dû s'incliner. Avec Galatea prenant le vent de Mayflower, les deux yachts ont coupé la ligne à une seconde d’intervalle, Mayflower vers la côte et ils se sont éloignés vers une petite tache verte d’un champ sur Owl’s Head. Ce fut un beau départ, applaudi chaleureusement par les spectateurs pour l'habileté du Britannique. Galatea a franchi la ligne à 10:56:11 et Mayflower à 10:56:12. Dans la course de quarante milles alors commencée, Mayflower doit rendre trente-huit secondes à son adversaire pour gagner.
IL LE REPASSE TOUT DE SUITE.Le vent, ou le peu qu'il y avait, venait tout droit à travers les Narrows. Mayflower a abattu pour remplir ses voiles, elle a rattrapé Galatea, qui s’est maintenu près du vent. Galatea a été très dérangé quand le grand bateau à vapeur Frances lui a coupé la route et, en plus de le secouer, l’a écarté du chemin. Les deux bateaux ont continué le bord pendant quatre minutes et demie, puis tous les deux ont viré bâbord amure avec l’étrave de Mayflower sur l’arriere de Galatea, tous deux se pointant plutôt bien vers la flèche de l'église épiscopale près de la station de quarantaine de Staten Island.Sur le rivage de Staten Island, la flotte habituelle de navires marchands pouvait être vue au mouillage avec leurs poupes vers le Narrows, et les deux yachts étaient impatients de se rendre là-bas pour profiter de la fin de la marée descendante. Avant que les coureurs ne soient à mi-chemin de Staten Island, il était clair que Mayflower avait récupéré tout ce qu'il avait perdu sur la ligne de départ. Il paraissait plutôt mieux réglé, d’après les plaisanciers. Deux hommes ont été vus sur le beaupré du Galatea pendant que le reste de l’équipage faisait quelque chose sur le pont. Sur Mayflower, les hommes étaient blottis sous le pavois. Ces choses semblent insignifiantes, mais un yacht de course est sensible comme un cheval de course et même un homme marchant le long du pont la fait trembler, la retardant ne serait-ce que dans une très petite mesure.  De sous le vent de Galatea, Mayflower était passé à son vent. Il avait changé de place avec le cotre. La flotte sans cesse croissante des bateaux suiveurs déferlait sous le vent des coureurs, c'est-à-dire à leur droite. Près de l'île, Mayflower a évité une grosse barge à l'ancre tandis que Galatea est passé sous son vent, ou à sa droite, perdant quelque peu en étant deventé par la grosse coque et le gréement. À 11:12:30, Mayflower a viré sur tribord amure, se dirigeant vers le sud de Fort Lafayette dans le Narrows. Galatea est arrivé environ une minute plus tard et avec la marée pour les aider, ils allaient probablement bientôt traverser les Narrows. En plus de cela, le vent, pour le plus grand plaisir de tout le monde, fraîchissait un peu. UNE FOULE DE SPECTATEURS SUR LA CÔTE.En passant le Narrows, il était clair pour les plaisanciers qu'un bon nombre de terriens étaient intéressés par la course. Les portiques du nouvel hôtel de Fort Hamilton ornés avec des banderoles étaient noirs de monde. Les ports du rivage semblaient offrir des places de choix pour les spectateurs assis aux premiers rangs ou debout derrière. Le fort lui-même avait des groupes de soldats qui se tenaient près des. La chaussée et les maisons grouillaient de spectateurs. Sur Fort Wadsworth, il y avait une autre foule plus nombreuse. Ils ont grimpé sur les pentes herbeuses brûlées par le soleil, se sont assis à l’ombre des arbres au-delà et ont même couvert la digue au bord de l’eau. Les estimations du nombre de spectateurs sur les deux rives allaient de 5 000 à 10 000 personnes. L'estimation la plus petite était certainement trop petite. La baie inférieure était blanche avec les yachts à voile au rythme lent de sloops et de goélettes de pêche. Au-dessus de ces bateaux et au-dessus des Highlands, le brouillard ayant disparu, se trouvait une longue banque basse de cumulus, qui, selon les conditions météorologiques, indiquait un vent régulier du sud-est. Les concurrents labouraient l'eau sans ondulations vers la baie de Gravesend, leurs petits focs volants se gonflant à peine. UN PONT DE BATEAUX À TRAVERS LES NARROWS.Derrière eux venait la flotte des vapeurs, entassés comme un troupeau de canards. L'eau vert-gris n’était plus visible, sauf dans des plaques ici et là qui étaient transformées en mousse par les roues et les hélices. On aurait dit qu'un homme agile aurait pu traverser les Narrows jusqu'à Fort Lafayette depuis Staten Island en marchant et en sautant de bateau en bateau. Derrière eux, il y avait un nombre incalculable de bateaux à rames et de catboats qui avaient essayé d’assister au départ au milieu de la flotte environnante de plus gros bateaux et qui espéraient être à l'arrivée en attendant près du bateau-marque. À 11:21 Mayflower a viré sur le bord bâbord juste en dessous de Fort Lafayette et s'est dirigé vers New Dorp sur Staten Island. Il a croisé l’étrave de Galatea deux minutes plus tard, environ six longueurs devant lui. Six minutes plus tard, Galatea a viré de bord dans le sillage de Mayflower. Galatea pointait trop, ont déclaré les plaisanciers. Ils ont également dit que Galatea faisait deux fois plus de virements que Mayflower (ce n’est pas ce que montre le tableau en fin d’article), et perdait donc à chaque virement supplémentaire. LE YANKEE UN BORD ENTIER EN TÊTE - WHOOP!Lorsque Galatea vira cette fois dans le sillage de Mayflowers, Mayflower s'était déjà tellement rapproché de Staten Island qu'il dut virer sur tribord amure. Il avait maintenant tout un bord d’avance sur son concurrent britannique. Ce gain constant avait exacerbé les sentiments des spectateurs. On pouvait voir des hommes partout dans la flotte se tourner vers leurs compagnons et parler avec excitation et gesticuler sauvagement alors qu'ils attiraient l'attention des dames sur le gain du sloop, et quand Mayflower a atteint la proue de Galatea sur ce bord, l'excitation s'est avérée trop forte pour le patron d'un énorme chaland à vapeur qui, tendant la main vers sa sirène, réveilla ainsi les échos: « Toot! Toot! Toot-toot - t-o-o-t ! » L'effet était magique et saisissant. D'un commun accord, les skippers des quatre-vingt-trois autres navires à vapeur ont saisi les cordons de leur sirène et ont répondu au chaland à vapeur avec un rugissement de hurlements, de sifflements, mêlé au bang et au boom de l'artillerie des yachts, qui ont réveillé Staten Island comme ils n'avaient jamais été réveillés auparavant. Il n'y avait aucun doute sur le patriotisme de cette flotte. « Eh bien, il y a quatre dollars de vapeur gaspillés à moins que Mayflower ne gagne. » a déclaré le président Chase du comité de course. 
LE ST. JOHN'S INONDE GALATEA.Ensuite, le grand bateau à vapeur St Johns de la Long Branch Cie a gâché complètement le plaisir des dizaines de milliers de spectateurs. Coupant la flotte des paquebots suiveurs, son pilote, apparemment avec malveillance car il aurait pu facilement l'éviter, dirigea le gros paquebot devant l’étrave de Galatea. Les grosses vagues de la roue du bateau à vapeur se sont écrasées contre la proue du cotre, jetant un jet d’eau jusqu’aux barres de flèche tandis que la vague d'étrave frappait le cotre sous le vent d'une manière qui aurait bien pu faire maudire son équipage. |
 Le vent s’est maintenu au sud-ouest et le tournant de la marée n'a pas eu lieu avant que la première île Hospital ne soit atteinte. Il allait clairement y avoir une succession de bords courts jusqu'au passage de la marque à l'intérieur du Hook. Pendant un moment, Galatea a viré plus souvent que Mayflower. À midi, au large du ponton de quarantaine, Mayflower avait apparemment augmenté son avance à un demi-mile. Près de là, le grand paquebot national italien qui arrivait avec son pont supérieur couvert de monde rencontra la flotte. Quelqu'un sur le grand navire a proposé trois acclamations pour Mayflower qui ont été chaleureusement donnés par les émigrants et ont trouvé un écho parmi les spectateurs sur les bateaux d'excursion. Puis le vent a tourné d’un ou deux points vers l'est. Galatea en a bénéficie en premier et pendant un mile ou plus a réalisé les seuls gains sur Mayflower qui peuvent être mis à son actif pendant la course. Il a fait un long bord bâbord amure tandis que Mayflower a viré trois fois. Cela a semblé être une course banale pendant un certain temps car aucune acclamation n'a été faite sur la flotte. Mais Mayflower a rapidement touché le vent et a recommencé à s'éloigner du cotre. LE YANKEE GAGNE CINQ MINUTES DE CE CÔTÉ DU HOOK.Tout Perth Amboy, Red Bank et le reste de Jersey semblaient avoir embarqué sur toutes les goélettes de pêche et d’huîtres de la baie, soit ancrées près de la bouée, soit naviguant dans le secteur. Les tentatives de les compter étaient infructueuses, mais elles ont servi à combler les trous qui restaient entre les 183 bateaux à vapeur qui suivaient les coureurs depuis le Narrows. Une déclaration exacte du nombre de bateaux serait appelée exagération. Ils ont soigneusement cédé la place aux coureurs. Mayflower s'est dirigé vers la bouée n° 10 bâbord amure. Il a fait plusieurs longueurs sous le vent ou à sa droite, puis à 12:55:30, s'est approchée et a contourné la marque, se dirigeant vers la bouée 8½ vers le fort sur Sandy Hook. Il a dû passer au sud de la bouée, tribord amure. Il a reçu le salut habituel accordé au bateau de tête dans une course mais il était amplifié par le nombre et varié par de nouveaux alliages de laiton des sirènes. L’ovation n’avait pas cessé à 13 heures, ou 4 minutes et demie après, quand Galatea a suivi à 13:01. Le gain de Mayflower était donc de 4m. 31s. Au bout de 51 secondes, Mayflower a passé la bouée 8½, la bouée Southwest Spit, et avec des écoutes relâchées, il a abattu vers la bouée noire de l'extrémité de Sandy Hook. Il semblait voler sur l'eau pendant que Galatea serrait le vent pour passer la bouée 8½. Il l'a fait à 13:07:07 de sorte que jusque-là, Mayflower avait gagné 5m. 17s. Il gagnait toujours rapidement, et quand enfin il a passé le Hook puis le False Hook à l'extérieur, il avait gagné encore au moins une minute sur son rival, et avait mis le cap sur le bateau-phare Sandy Hook vers l'est sur un bord, bien qu'à l'extérieur, le vent était au sud-sud-est. CHARIVARI À SANDY HOOK LIGHTSHIP.Les voiliers de la flotte d'excursion ne s'aventurent pas hors du Hook. Il était inutile de tenter de voir le passage du bateau-phare, mais les 15 000 ou 20 000 spectateurs de la flotte à vapeur des 283 navires ont trouvé le temps et la mer en parfait état selon leurs goûts mais pas beaucoup au goût des plaisanciers supporters du cotre. Une longue bande de nuages sombres et brumeux qui ressemblaient à de la fumée sortant des Highlands, pendait au-dessus de l'eau claire autour à l'est, indiquant, selon les plaisanciers, une brise régulière jusqu'au bout. La flotte s'étendait sur deux milles derrière les coureurs, ressemblant beaucoup à une compagnie de marchands convoyés par deux sloops de guerre. C'était certainement agréable pour les spectateurs. Alors que tous approchaient du bateau-phare, les bateaux à vapeur coururent se rassembler en si grand nombre que personne ne pouvait voir les deux mâts de la grosse coque rouge. Le bateau-comité souffla un certain nombre de coups de colère alors que Mayflower s'approchait, puis les bateaux à vapeur se rangèrent de manière à former une longue voie avec un angle droit à l'intérieur du bateau-phare. Le nez pointé vers elle, ils suggéraient une grande portée de jolis cochons multicolores à une auge à angle droit, ou peut-être deux longues files de marines écartées pour permettre à l'amiral de passer. A 14:27:30 Mayflower est arrivé bâbord amure sur le bateau-phare Sandy Hook. Son petit foc volant est affalée puis il s’est engagé dans le passage vert entre les spectateurs. Un marin en chemise bleue qui avait été envoyé sur le beaupré pour aider à accrocher le foc ballon immense qui devait être hissé en arrêt, se tenait droit à l'extrémité de cet espar, se stabilisant d'une main sur le mince hauban.  Le yacht passait juste à côté de deux grands paquebots d'excursion qui étaient noirs de milliers de spectateurs excités. Oubliant apparemment dans son enthousiasme le travail qu'il devait faire, le marin ôta sa casquette bleue et l'agita en l'air, et en un instant, comme s'il avait agité la baguette d'un magicien, les bancs noirs des spectateurs furent argentés d'un éclat de mouchoirs blancs flottants, et 10 000 Yankees ont donné trois acclamations telles que seuls les Yankees peuvent les donner, et qui ont été à peine noyées par le tumulte des sirènes et des cris qui ont éclaté de la foule de 383 bateaux à vapeur. Aucune flotte de bateaux d'excursion, comme l'ont dit les plus vieux plaisanciers, ne s'était jamais rassemblée sur le bateau-phare et aucun yacht en chemin vers la victoire n'a jamais reçu un tel salut.Le marin a remis son chapeau, le long foc ballon a rampé le long de l’étai comme un serpent de la mer blanc de l'Hudson à la tête du mât. Le yacht se cabra et retomba dans le creux de la mer, se cabra de nouveau, puis le magnifique foc ballon s’ouvrit à l'arrière jusqu'aux haubans. Il y a peut-être eu un temps où l’équipage de Mayflower ne pouvait pas faire un aussi bon travail, mais les plaisanciers ont dit que c’était il y a très longtemps, voire jamais. BOSTON A NEUF MINUTES D’AVANCE POUR LE RETOUR. Mayflower a passé le bateau-phare à 14:35:2. Neuf minutes et 11 secondes plus tard, Galatea a suivi à travers la voie verte autour du gros bateau-phare rouge. Il a été accueilli chaleureusement. Les spectateurs ont estimé qu'ils pouvaient se permettre d'être généreux. Le cotre a conservé son petit foc volant jusqu'au passage de la marque. Puis il l’a affalé, pas trop vite, et son foc ballon a été hissé. Mais après avoir hissé quelques mètres le long de l’étai, il a fallu le redescendre et recommencer. Quelque chose avait été mal fait. Les plaisanciers ont déclaré que son équipage était démoralisé par une défaite inévitable. Après trois minutes, la voile a été établie. Il ne semblait pas faire plus des deux tiers de surface en plus que celle de Mayflower. Les deux yachts ont ensuite établi tous les plus petits focs et ont confortablement navigué à environ huit nœuds jusqu'à la bouée noire au large de Sandy Hook.  Les bateaux d'excursion ont abandonné Galatea pour dépasser et escorter Mayflower à mi-chemin du bateau-phare Scotland.  Le grand Columbia menait la flotte d'excursion mais la petite vedette rouge de Munro, Henrietta, voulait rivaliser. La vedette jouait avec le monstre comme Jack avec le géant. GALATEA OBTIENT ENFIN UN PASSAGEEn regardant l'eau au large du Hook, on se demandait presque comment les coureurs et leur escorte allaient entrer. Sur plus d'un mille, la flotte des yachts et des bateaux de pêche au mouillage était coque contre coque, voile contre voile. Jamais une telle flotte ne s'était réunie là-bas auparavant, mais avant l'arrivée des yachts, la majorité des petits avait fleuri des spinnakers et autres cerfs-volants et se précipitait comme un vol de bécassines vers l'arrivée. Mayflower a de nouveau viré la bouée 8½ à 15h 34m et peu de temps après, il a empanné autour de la bouée 10. Son tangon de spinnaker a été abaissé et sa grande voile a été choquée en butée. Le foc ballon, une meilleure voile, tirait comme un remorqueur. Douze minutes plus tard, à 15h 46m, Galatea, ayant perdu près de trois minutes sur le portant, a contourné le Hook et a établi son spi. Il a eu une meilleure opportunité sur le bord retour car la flotte escortait le leader, l'a pris avec enthousiasme sur ses épaules, pour ainsi dire, mais au lieu de l'aider, elle le déventait. Mais Galatea n'a pas gagné grand-chose. Une petite brise qui a balayé la baie juste avant que Mayflower n’atteigne l'arrivée a touché Galatea en premier. Mayflower approchait de la ligne d'arrivée, au sud de Fort Wadsworth, ses voiles se balançant sous la force du vent, sa proue formant une plume blanche de chaque côté, et ainsi avec son équipage agitant leurs casquettes et même dansant de joie, il se frayait un chemin vers ligne d’arrivée entre le bateau comité et les arbres verts de Staten Island. UN TEMPS MAGNIFIQUE À L'ARRIVÉE. Plus de 400 bateaux attendaient l’arrivée. Encore une fois, un passage avait été dégagé. La foule heureuse aurait construit un arc de triomphe au-dessus d'elle si cela avait été possible. L'accueil du vainqueur a commencé quand il était à 800 mètres, mais les mots sont insuffisants pour dire comment l'air est devenu bleu et sulfureux avec la fumée de la poudre à canon puis embué avec la vapeur de dieu seul sait combien de bateaux à vapeur, ou comment les applaudissements des dizaines de milliers de spectateurs sur les bateaux suiveurs ont trouvé écho auprès des dizaines de milliers sur les rives, ou comment les femmes se sont jointes aux acclamations en agitant des mouchoirs ou se sont tues, les yeux humides d'excitation. Jamais les collines de Staten Island n'ont fait écho à un tel rugissement, et jamais une si grande foule ne s'etait rassemblée pour voir l’arrivée d’une course.  Mayflower a terminé à 16:22:53s. Le Galatea est venu joliment sur la ligne 12m et 39s plus tard et a été ovationné jusqu'à ce que les bateaux à vapeur aient fait descendre leurs jauges de vapeur sur une casserole dure. Mayflower avait gagné de 12m 40s en temps réel et de 12m 2s en temps compensé. When the Galatea came up past the judges' boat Lieutenant Henn, who seemed totake his defeat cheerfully, shouted: “How much were we beaten? - Twelve minutes” replied one of the regatta committee. - I thought it was half an hour.” returned the lieutenant laughingly.  LA COURSE EN CHIFFRES.Il s'agit du tableau officiel indiquant les heures de départ et d'arrivée des yachts avec le temps réel et le temps compensé:
Ce tableau montre le temps qui s’est écoulé dans chacune des quatre sections de la course et le gain de Mayflower dans chaque section:
Les heures de départ, d'arrivée et de chaque virement de bord étaient les suivantes:
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